Rouge
C’est la couleur de fond qui cimente la nuit.
Rond.
C’est la forme indicible d’une hanche qui fuit.
Qui ondule, grappille dans ces instants de bruit, les froissements d’étoffe, et les chutes de soies.
Rouge.
C’est la couleur du puits qui s’érafle de pluie.
Rond.
C’est l’étrange ferveur qui s’anoblit, fermit.
Syncopées sont les vagues de ce sang épaissi, évasives sont les stances de l’éthique qui s’enfuit.
Rouge.
C’est l’infime lueur aux secousses binaires, le fanal de l’hôtel, borgne, au charme décati, presque invisible, tapi, loin des fiers assouvis.
Rond
C’est le son marmonné d’un violon qui frémit
C’est la main qui se cambre sur l’érectile transe, la bouche qui s’éclaircit et s’entrouvre, vacante : isthme reliant, tactile, d’un éternel instant le champ vultueux au chant d’un feu voluptueux.
Et soudain elle est là, dans son manteau de vair, nue comme une cadence qu’orchestrerait le ciel.
Elle happe, elle dérape, insinue son offrande sur le segment de peau qu’une piété a bleui.
Et lui, corps d’arc tendu, zébré d’évanescence, se délivre du secret des perles de satiété
Rouge.
C’est l’éclat du cri mat qui ne pourra jaillir
Rond.
C’est la forme du sang qui d’infini s’enivre
Rouge.
C’est la forme des lèvres, fruit de tous les supplices
Rond.
C’est ce qui va venir en sirupeux caprice.
Et soudain il s’en va, comme s’en va l’été, tel un point cardinal dont flancherait la courbe : l’éclair zèbre ses reins, elle est reine à présent, dans ce moment fugace de mortelle naissance.
Elle fait luire son règne sur le rouge de ses lèvres, ourlée de blanches notes sur le rond de sa bouche.
Sceptre contre tiare, le combat est fêlé, sourire adamantin contre rictus de saint.
Rouge.
C’est le signal aigu de la fin des bohèmes, la stridence païenne du venin qui s’exhibe.
Rond.
C’est le geste qui signe, comme saigne une vierge, d’un paraphe mouillé, l’Eden qui choit en bribes.
W.