Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

29 février 2008


Théorie du K.O


Il faudrait t’enhardir de raffinement sournois

Et d’échardes de brume, funambule déiste

Ou d’éperons de verre, de lazzi, d’entrechats

Inonder la pénombre d’offrandes symbolistes


Par pudeur ou par jeu t’envelopper de haltes,

J’aurai les yeux frivoles mais le corps pétrifié,

Il te faudra percer d’un poinçon de basalte

Mon arrogance altière, barbare scarifiée.


Il te faudra œuvrer en praticien habile

Juste laisser l’empreinte sur ma peau volubile

D’obscures démangeaisons, de frôlements de plectre

Ecorcher ma froideur d’un abrazo de spectre


Vésanies singulières, prudes témérités

Propageant l’infection par la contiguïté...

Il faudra me corrompre par une échappée belle

Lester mon abandon de sèves éternelles


Epistolier hardi d’ultime mise en jeu

Que grondent sur ma peau des légendes chthoniennes

Gravées au coutelas, convulsive gangrène

Me noyant dans l’extase de glossaires fangeux


Talisman brodé main, accessit du vacarme

Qu’il sourde en grésillant lorsqu’enfin je tomberai

Ce métal imposteur dont j’avais fait mes armes.

Il faudrait te farder d’innocence madrée…





~ W ~



26 février 2008


Echo


L'écho abandonné
au centre de sa gravité si violemment désertée
se propage apeuré

Il erre et tord son âme en vaincu incrédule
sur cette terre promise qui était son arène
fou d’un théâtre dévasté, privé de Reine
où s’étend désormais peste de crépuscule

Il s'amplifie, brisé, avale effaré
l’exécrable finitude
l'innommable solitude

Elles s’écoulent crues du mirage égorgé
s’approprient tant l’espace qu'elles figent l’air fuyant
la brise prise au piège en devient hurle vent,
amplifie le chaos, concentrique enragé

Répercuté par les miroirs brisés d’un rêve,
expulsé par mille voix d’horreur qui le soulèvent
l'écho mute monstrueux en fracas brutal
d'où surgit le néant qui l'enfanta final

Alors seulement revient le silence,
S’installant prélude à l’indifférence
à l’exécrable finitude,
à l'innommable solitude
à l'exécrable finitude,
à l'innommable solitude

F.



01 février 2008


Into the wild


Je contemple du haut de mes trois pommes, je contemple les gens, je leur souris pendant que les oiseaux nettoient leurs ailes Je suis loin déjà, haut et bas à la fois, à ronger ma foi et mes os pour une entreprise à laquelle je ne crois pas. Et je tombe, je tombe de mon arbre, de mon toit, de ma colline dense, je chute mille fois, la tête solide mais l’âme ouverte essoufflée de cris muets. Je ne suis déjà plus là mais je t’entends encore hurler et tempêter, t’ouvrir les plaies et les grignoter avec obsession. J’espère que tu ne m’en voudras pas de te laisser seule parce que quand je médite assis sur ta chape de marbre, je ne parviens même plus à te parler. C’est que je n’y crois plus à ton entreprise, à ton combat ordinaire, je préfère vider mes poches et effacer les crachats du tableau noir. Je suis nu au bord de la route, sans rien à échanger, enfin libre d’être vrai. Je n’ai plus de besoin, de manque, je veux juste pouvoir contempler sans bruit. Je ne veux plus de tes constructions, tes projets et tes ambitions, ta soif du toujours plus et je n’ai pas envie d’accoucher de ta reconnaissance quand tu auras baisé ma conscience. Je pars pour le Nord, les espaces et le grand vide, pour être à ma mesure, rien de plus qu’un corps froid recroquevillé dans des draps. Je me sens heureux tu sais de ne plus mentir. Je me sens si riche quand je cours dans les plaines et qu’assis face à l’horizon je perçois le vol d’un rapace comme la signature délicate d’une toile monochrome. Je fais partie d’elle à présent, de cette nature que j’avais regardée depuis les reflets de l’enfance. Je contemple du haut de ma barbe de quatre jours, je contemple les élans et je les épargne à présent souffrant trop de leur ôter la vie pour sauver la mienne. Parfois j’ai envie de revenir vers toi, traverser cette rivière qui nous sépare et te prendre dans mes bras, ouvrir ta tombe et te dire que tu me manques. J’ai faim, j’ai froid mais jamais dans les moments où je t’ai retrouvée, serré dans mes draps, je n’ai regretté mon choix. J’ai été heureux.

G.