Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

19 février 2007


Le temps mort


C'est le temps de la nuit remuée et crispée, à déchirer les draps d'envie
Perclus de crampes de désir, à se branler une demi-douzaine de fois
Pour nourrir le sommeil et toi succube à m'arracher ma salive comme ma vie.
Tu es dans mon regard.
Le temps de la résonance enfin. Peu importe le vrai du faux, si je m'emporte dans les deux.
Et moi perdu dans toi, suis-je vrai parfois ?
On court derrière lui, mais l'a-t-on reconnu le vert paradis des amours enfantines.
Bois à ma gorge, je ne t'enlèverai pas l'innocence, c'est la femme-enfant que je guette
C'est elle qui me tient éveillé quand j'écris à voix haute des psaumes aériens.
Je suis sourd à certaines complaintes quand elles se noient dans les landes ignorantes
Mais j'écoute, j'entends souvent les échos des lyres qui, méduses ou sirènes, déclenchent les chants obsédants. Viens, je le dis encore, viens nue et indécente, j'ai un dos voûté, courbé l'échine et creusé la moelle pour te faire une place en copeaux de sang.
La cicatrice, je la devine, elle se dessine déjà, elle m'appelle pour que je plonge en elle
Je la pénètre, je le peux.
C'est le temps de la circonférence, celle qui nous place en dehors de nous.
Salue les images sombres et claires qui balisent ton regard.
As-tu vécu déjà ?


G



05 février 2007


l'im-pacte


Pénétrer en dominance, l’évidence des pulsions primaires.
La vouloir cette chasse, cette proie, ce trophée. Comme un sacerdoce, une mission, une justice !
Les sangs affluant brutaux et pelviens à la moindre évocation maîtresse renforçent et l’envie et la légitimité de ce droit imposé !

Ne prononce que les mots d'une proie asservie
n'émets que les effluves de tes hontes attisées
au nom de ma jouissance, je t'ordonne accroupie
docile assujettie à ses faims ravalées



Possession sublimée, en rites adventices
Lorsque les yeux s’égarent, tremblants, et me maquillent
De lubies présomptueuses, de fourmillements-prémisses :
Ces impédiments troubles que ton envie mendie

Je m’appelle à l’acmé, désinhibée, occluse,
Cicérone étrangère aux harangues-haines rogues,
imposture impassible.
Des morsures ophidiennes me ruissellent des lombes,
Peau bistre de sil vierge, mais …

Je ne puis me mirer que dans mes soubresauts
Cambrer mes reins vers rien, aguicher sans emphase.
J’arpente mes sursauts, soliste aux vœux forclos
Réceptacle malévole d’utopiques extases



N'accepter pour tout équilibre que celui de la danse. Mais là encore, guider sans concession et ne laisser pour toute manœuvre qu’un espace cerné de menaces!
Savoir que le faux pas est une invite de plus, que la posture revêche est manteau de l’esclave, que la rébellion est l’appel, l’imploration honteuse, l’amuse-gueule, le signal!

Monceau de chairs affublé d'atours outranciers
qui brillent crissant sous mes brusques palpations
regarde ta déchéance, putassement accoutrée
regarde-moi te lier à ma domination



Tragé-diacre perdu entre les griffes de l’hydre intentionnelle, le bruit des vœux défaits, dans les rouages ébranlables des actes monotones, défraie le bleu des insomnies ; l’odieux de l’eau crisse aux sommeils, et luit en crue pourpre mon intime carnage !




Offerte tu te rends, mais je te sens confiante
trop prompte à fléchir, j'infléchis ton attente
d'une invective sèche, j'exige ta déférence
en griffant sur tes flancs ton serment d'allégeance

La possession sera pleine, corps rompu aux invectives et aux assauts ! Sentir le momentum culminant briser le continu, maître de l’illusion, saisir enfin entre assurance et rage, presque avec dédain, l’offrande avilie pour toucher des sens le coeur même du pouvoir, et s'approprier l'espace, le temps et l'autre... chose.



Je sais infiniment l’informe et le hasard,
Mais j’ai envie de musc, de brusque,
D’ignorance animale,
D’insolite claustral,
De supplice patiemment et dûment codifié…

Ton seul crime, inavoué, est cette impéritie :
L’impossible cadence dont tu oublies le sens
Possession instituée en caduque ordalie …

L’hideuse apoplexie envahit mon absence
C’est un râle insensible, un frémissement obscène,
D’obédience truquée dont je pare cette jouis-sens ;
Cette triste hiérogamie de dupes épicènes.

Dans ton exaltation, assouvir mon caprice,
Dans ce sérail – ferraille, cher séide ingénu,
Je griffonne mes desseins de femme- cannibale,
Mes rythmes tératogènes de serpent initial.




Et puis perdre les rênes de l’évidence, et quitter l’assurance, la dominance. Voûter l’élan, mater d’échec son royaume au mât d’argile.
Tigre édenté à l’appétence en berne, animal triste, sans terre et sans guerre, asservi aux proies à venir et tremblant sous la cape de l'impuissance reine.
Redevenir compagnon de la fragilité et lui revenir l'oeil flou et le regard atterré, soumis à sa fébrilité !


Les paupières embrumées de rides, il te reste l’éclat du corbeau en plein vol, ma noire péroraison d’habile épitaphière.
Vidée du chancre humide de la subjugation, voici la gloire flétrie, l’ahurissement minéral de l’éveil ultime : la concrescibilité de l’artifice cru de mythes mystifiés, enlumine la charogne des songes anthropophages : deux traumaturges, brisés, implorent la résilience.

W & F