Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

28 janvier 2008


I have a dream


J’ai un petit refrain qui danse dans mon crâne, il valse comme un chant à quatre temps. I have a dream qu’il dit avec des grains dans la transmission, tournant sur lui-même si vite que mon esprit penché sur mon cerveau pourrait croire à une illusion. Le refrain qui prend confiance en lui ricoche contre les synapses et crée un semblant de symphonie et, solides comme des rocs, les quatre mots toujours alignés comme des promesses.
Le cœur qui écoute tout cela d’un ventricule sourd s’en amuse, il a de l’expérience collective lui, et même s’il s’ouvre comme une branchie dès qu’on lui vend des émotions, il rit sous cape de l’innocence de ces propos. Mais le cœur est un contemplatif, il croit davantage en la nature cruelle des hommes qu’en leurs souhaits enfantins. Il envisage tout comme il respire, mécaniquement. L’esprit par contre aimerait à s’abandonner à l’envoûtement du refrain mais il associe les idées aux faits et force est de constater que ce sont toujours les mêmes qui balayent devant la porte des autres.
Il analyse objectivement, ralliant le cœur à sa démarche, l’origine du refrain et son sens profond. Rien n’y fait, il arrive toujours à la même conclusion, les hommes ne naissent ni libres ni égaux. Et l’esprit ne se demande même plus ce qui pourrait briser cette frontière, il a honte d’avoir perdu ses illusions. Pendant que le cœur l’enserre, il entend le refrain disparaître comme il était apparu… par une porte dérobée de la mémoire.

G.



22 janvier 2008


Deux îles


Comme un pont entre deux îles, à peine flou.
Ressacs sous la peau, fragiles, ils se laissent saouler latents par la houle qui les surprend.

Mais si?
Une déferlante vague, dressée, s'échoue perdue sur leur onde commune, ils l'épuisent en soupirs, la laissent s'étendre et gésir... Fuir!

Comme un pont distendu entre deux îles, elle sentit se dénouer le regard tendu vers le ciel, assise comme à l'anté-premier jour, simplement inanimée pour que la portent les baisers abyssaux.

Comme une aile échouée sur une berge évasée, les plaintes d'un calme étendu le soulevèrent comme ils le traînèrent, immensément frères dans leurs caresses d'indifférence!

Mais si ?
Mousse d'écorchure sur cachemire de sel, il y avait dans l'impossibilité de bercer leurs yeux toute la douleur d'insaisissables scintillements d'aurore sur un océan trop clément..

Comme une alcôve pâle et discrète, un lit de silence et d'oubli les sacre sel, écume, rivages. Deux îles se rejoignent, étreinte secrète, une marée de trop les unit…

F.