I have a dream
Le cœur qui écoute tout cela d’un ventricule sourd s’en amuse, il a de l’expérience collective lui, et même s’il s’ouvre comme une branchie dès qu’on lui vend des émotions, il rit sous cape de l’innocence de ces propos. Mais le cœur est un contemplatif, il croit davantage en la nature cruelle des hommes qu’en leurs souhaits enfantins. Il envisage tout comme il respire, mécaniquement. L’esprit par contre aimerait à s’abandonner à l’envoûtement du refrain mais il associe les idées aux faits et force est de constater que ce sont toujours les mêmes qui balayent devant la porte des autres.
Il analyse objectivement, ralliant le cœur à sa démarche, l’origine du refrain et son sens profond. Rien n’y fait, il arrive toujours à la même conclusion, les hommes ne naissent ni libres ni égaux. Et l’esprit ne se demande même plus ce qui pourrait briser cette frontière, il a honte d’avoir perdu ses illusions. Pendant que le cœur l’enserre, il entend le refrain disparaître comme il était apparu… par une porte dérobée de la mémoire.
G.