Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

06 novembre 2006


Délire opiaque


...
Ces voix qui se cognent à moi, on m'interpelle
qui parle de moi? C'est quoi ces mots que j'exhale
et cette peur étendue là, excorporelle
tandis que je m'élève à quatre pattes, foetal
et que je rampe en suspension, bile aux lèvres
et qu'on rit avec lui, qui m'a volé mon être.

...

La tête posée sur le bois tiède, je suis un tout
le brouhaha revient vers moi, distordu, mou
il a des mains qui me soulève, puissant Shiva
enfonce dans mon crâne des ordres et des rires gras
jusqu'à ce que convulsé, je me sente expulsé
flottant sur un séisme d'où je m'observe
étendu sur une natte, lové dans une rangée
de cinq corps sismiques métronomant leurs verges
dans un marasme opaque de chambrée priapique
Claquent les paumes humides sur les bas-ventres vides
puis fusent des jurons maudissant tristes chiques

...
j'ai mélangé des gestes à des actes innés
une gigue confinée au nuage sur pilotis
et j'ai rêvé longtemps avant de disparaitre
dans un rêve incolore, enrobant, comateux
et j'ai rêvé sachant que ce songe adipeux
dépeignait horizons vus d'une fêlure à naître
cachée dans le grenier d'un moi me faisant deux

F.



6 Comments:

Blogger Ego said...

J’ai plus qu’une goutte à écrire, comme si ça ne venait plus mais tout ça c’est dans la tête pas dans la main, tu saisis mon poignet, te casse pas le joint, tout se fixe encore plus bas. Faudra plus qu’une bouffée pour se localiser déjeté, pousser bien loin dans le terrain des idées reçues et se rentrer la pointe dans l’os de la main. Alors là enfin tu sentiras la douleur du manque et tu commenceras à être toi, toi nu devant l’infini blanc. Et à chaque salissure d’encre, tu plongeras plus en avant vers les cris de gorge, les yeux brouillés de larmes et les doigts pliés en petites paumes de papier, tu rouilleras comme un tapis de cendres et dans chaque éclat de feu, dans chaque étincelle rougie tu verras le nom du passé venir frapper le miroir de ta conscience. Partout où tu fuiras, partout où tu te cacheras des yeux borgnes du jugement, partout oui partout tu seras coupable. Coupable à tes propres yeux de n’être qu’un lâche. Un homme condamné pour avoir trahi son rêve, celui d’une vie sans mensonge, pour avoir menti au cœur même d’une quête pour le vrai. Un homme que jamais la plume ne pourra absoudre.

G.

9/11/06 22:13  
Anonymous Anonyme said...

Cher F, cher EGO4,
je ne sais pas si vous êtes au courant de votre nouvelle notoriété (http://grenier.tv.free.fr/)?
Elle est malheureusement très négative.

Pour qu'au moins un commentaire contre balance celui des soeurs perfides, je voulais que vous sachiez que moi et mon compagnon, nous aimons ce style qui caractérise vos écrits.

Personnellement j'apprécie votre interprétation des codes de la poétique. (et je suis un grand amoureux de la poésie)

"Coupable de n'avoir", "Muse" ou, hier encore, "en deux temps éperdus", ces textes me touchent et me parlent, entre modernité et classicisme.

Vous êtes à part, c'est un don. Bravo.

P. (en clin d'oeil!)

17/11/06 15:15  
Anonymous Anonyme said...

Wouarff! C'était d'la bonne came, on dirait!

17/11/06 16:12  
Blogger Ego said...

Evidemment lorsque l'on est formaté aux médias visuels, une certaine langueur, une paresse même nous accable et lire de la poésie où il est tangible de devoir inférer de ce qui est dit ce qui est suggéré devient tout un effort. Il ne s'agit nullement de critique ici d'une émission de qualité qui prend pour cible les blogs littéraires, il s'agit d'un constat passéiste. Avant au moins la critique se justifiait et offrait un éclairage sur l'oeuvre, elle ne prenait pas pour point d'ancrage un extrait ou un passage, elle prolongeait l'oeuvre. Dans cette parodie en postiche, il n'y a rien sur lequel nous pourrions rebondir.

Au nom des lettres en signature, je remercie chaleureusement ceux qui lisent entre les lignes.

G.

19/11/06 12:07  
Anonymous Anonyme said...

Cher G,

Il y a une chose que vous devriez entendre chez les soeurs Grenier : la parodie, le recouvrement.
Je ne crois pas avoir lu chez elles (oui, les images se lisent aussi), la moindre volonté de se prendre au sérieux, bien au contraire.
Si vous levez les yeux, vous vous apercevrez que le portrait qu'elles font d'elles-mêmes est tout aussi flatteur que celui qu'elles vous tendent.
Le tout étant, vu d'ici, et si je puis me permettre, assez drôle.
Bien sûr, cela demande un effort de distance. Distance dont manifestement, vous ne savez pas jouer – au moins dans votre réponse. Et c'est dommage.
"Prendre la représentation pour la chose elle même, c'est là une des formes de l'idolâtrie moderne". Finalement, vous n'êtes pas loin de sombrer dans ce que vous reprochez injustement aux soeurs Grenier (que je n'adule pas, croyez-le) : la fascination scopique.
Un lecteur anonyme.

22/11/06 13:23  
Blogger Ego said...

Cher anonyme,

Je me permets de vous répondre, le dialogue étant parfois chose limitée dans ce système d'expression qu'est le blog. Vous remarquerez que nous n'avons que peu soulevé le voile de l'ironie quant à la farce. Je me permettais de répondre à nos lecteurs Pierre et Alain. Peu m'importe, sachez le, que le portrait sur soi soit aussi acide que celui fait sur un texte, extrait isolé de sa substance. Là où vous avez raison c'est dans cette tentative de prise de distance, en effet si je parvenais à me placer hors de moi plus souvent je parviendrai sans doute à épouser plus souvent une forme de vacuité que j'admire. Détrompez-vous je ne reproche rien, je constate que la critique n'a plus rien de constructif quand elle n'offre pas un regard différent sur l'oeuvre. Si elle est juste une déconstruction pure, elle est aussi stérile que pauvre et si vous avez ri tant mieux, j'ai trouvé ça assez nul, mal filmé, avec un son pourri, une mise en scène grotesque, des blagues en crapaud de mare. Mais l'idée est intéressante, si l'idée pouvait trouver un substrat plus créatif ce mériterait d'être pris avec plus de considération.

G.

22/11/06 14:14  

Enregistrer un commentaire

<< Home