Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

26 octobre 2006


Jouissons du froid des rituels puisque l’ombre effraie
Avalons les fades merveilles, tire-larigot des braves gens
« Soyons passibles d’années sans doute » : le credo du frai,
Palliatif aux accents infertiles ; rien d’exigeant.

Il y a des fugues dans les saignées, des sarments de doute
Soubresauts infinis de matière… Balises grégaires.
Et la voix enchanteresse de l’envie, que l’absence veloute
Briserait les rythmes qui s’étaient imposés à mon corps de verre?

Il y a des angles dans ces levants, des cassures de courbes
Des plaies colmatées par les flammes… Infirmes secousses !
Jadis des fiasques équivoques j’absorbais le fourbe
Népenthès aux saveurs délétères… Que le temps rebrousse !

Solo récrié par les veules aux creux immobiles
Impétueux aux regards affamés, aux ventres cireux
« Trembler à deux plutôt que vivre stérile »
C’est l’hymne qu’ils martèlent muets, de leurs yeux vitreux

Ponctions d’inutiles lueurs masquant l’inertie
Un balai d’immondes dansé par des mannequins sourds
Qui entend le cri que je scande, comme des banderilles ?
Mille avaries m’arriment à mes mondes, et mon corps est gourd.

Je suis mutilée par ces ombres arrogantes, gisant en flaque
Lasse des horizons malaisés, ces glauques promesses
Je ne veux que passer bellement, dans ce flou cloaque
Sans m’adjoindre quelque veule qui soit : solitaire liesse.

Fi des banales apocalypses qui tant vous envolent
Je suis l’ermite aux mille vies, sculptrice d’eaux-fortes
Bannissez moi de vos kermesses, de vos protocoles :
Mon air est fait de vos terreurs, je suis déjà morte.


W.



2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ils sont tous là en masse immonde, cultivant leurs valeurs de destins uniformes, érigeant en principe universel le mode de la pensée unique…

Leur vie prend le masque de la mort, putréfie lentement…
Un univers carcéral aux chaînes dorées où tous manquent d’espace, souffrent de promiscuité, sacrifiés sur l’autel de la communauté.

Certains en asservissent d’autres, les contraignent au désaveu…
Implorations muettes d’un silence oratoire…

Dans un coin sombre, se terrent les avilis, les laissés pour soldes, qui épuisent leurs forces en violences stériles, fomentent des orages.
Certains parfois, outillés de fortune s’emploient à renverser les ordres… Mais les murs demeurent.
La prison est en eux ; leur dépouille de misère pour toute extrémité…

Habitués qu’ils sont à des festins absurdes, affamant leur faim et toujours plus avides, rassasiés mais immuablement béants, ils hument avec ferveur les âcres pestilences de l’argent oppressif, pourrissent dans les déjections de leur futilité, chérissent les puants marécages de leur vie extérieure, cultivent mauvaise foi et délicats secrets comme délices croupis…

L’écœurement me saisit et j’enfouie en en mon for les lambeaux d'univers qu’ils ont déchiquetés, appréhendant le moment ou ressurgira l’innommable rumeur…
Et eux, méconnaissant ma soif, ils nomment néant les murs du puits où je m’abreuve…

Mourir en place de leurs inanités car le meurtre aide le vaincu à affûter ce qui n'a pu être anéanti: l'altérité.
Ils ne tueront pas une nouvelle fois celle qui mourut - et de sa belle mort - dans l'allégresse de sa pusillanimité, il y a très longtemps !
Comment prétendre abattre ce qui n'est jamais né à leur souveraineté ?
Vivante, mon ombre leur échappait. Morte, elle les désagrège du poids de l'imposture bien réelle de ne s'être jamais prêtée au saisissement !

S

27/10/06 02:11  
Blogger Ego said...

Un jour une heure ou mille termes du temps, un homme fût jugé à l’écart de ses pairs. Pourtant la foule non loin, amassée comme un seul corps bavait déjà, amorce pavlovienne, d’un festin de crétins rois où les voyeurs solitaires n’étaient qu’un apparat. L’homme plume dont le défaut était d’écrire comme d’autres pensaient, avançait les yeux ouverts et rieurs sur le pont de la rumeur. Des deux côtés du bord, dans des tranchées boueuses,
rampait une masse grouillante de mythos, d’asociaux, d’ermites, de
dépressifs, de pâles copies, d’obsédés et de charognes putrides qui rêvaient de vivre à la lumière. Plus il avançait, plus il les observait, bouche ouverte, bave aux commissures, grognant de leurs groins et sifflant narines béantes la cadence d’une chute, seul événement digne de déplacer leurs pauvres carcasse hors du spectacle morne de leur solitude. Il était eux, parfois et souvent quand il masquait sa vie d’un voile d’ignorance, il était eux, sec et triste, manipulateur et écorché quand à deux doigts de la fosse il se souvint que l'oubli autre fois l’avait tiré du pardon, de l’attente, de la foi criarde et vengeresse, il défit alors ses liens dans une rage folle, il fit volte face et fixa ses détracteurs, les toupies du pouvoir, les rois bouffonesques et leurs divas de parodie. Il ne leur parla pas, ne les frôla même pas alors qu’il quittait leur univers factice, leur petit monde aquarium, leur fantasme de pouvoir, leur cour de viande exposée et mise en cage pour apaiser leur désir de reconnaissance. Il ne leur parla pas mais il rit avec elle en revoyant leurs visages cons.

G

10/11/06 10:59  

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