Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

03 octobre 2006


Nicht Hereinfallen auf… wie andere…


Regarde ! il faut que tu voies le bourbier du regard qui t’érige Golem, qui tourne autour des peaux qui se décollent du ciel, abdique sans sommation, sans saignement, sans foi.
Abdique mille fois.
Il y a dans l’incolore que les cieux déploient des brûlots qui s’écharpent des bouches argilacées , il faut que tu regardes, démuni de paupières, ce qui coule, futile, des longues estafilades, car vois tu, petite sœur, j’ai saisi le couteau. « Je » est Dieu.

Vois, ma pupille s’exalte dans son socle viride, vois s’ouvrir ce hiatus dans cet œil qui t’observe :

Je suis l’incantation.
Tu te dessines un Dieu.
Je te fabrique un Monstre.

Pour bien ourler la fresque de ta putréfaction
Pour alourdir le poids de tes stupéfactions
Pour traîner dans la soue tes pâles exactions

Fille d’un peuple d’esclaves sourds, éblouis de fruition !

Engendrée par la dévotion, la Piété, le Péché, ils me disent « l’Egrégore », cernés de visions crues.
La résonance infecte des mouvements carnés, le vibratoire immonde des païennes curées : j’orchestre vos incestes, je danse sur vos ivresses.

Je suis l’incantatoire.

Peccables, insensés, dévots rudimentaires ! grugeable, irrédente, j’allie force et matière : vois ! je suis corps éthérique : baise ma bouche qui pleure ses partitions mutiques !

Je suis la débauche, la paresse, pute christique au ventre vierge, engloutis-moi dans les bassesses de tes déploiements : comment peux tu douter de moi, je suis ce qui crie dans ta voix.

Empuse famélique dévorant tes famines, lucifuge terrée à l’ombre de tes vertiges, vulve cosmique béante appelant le Sacrifice : « Je » est Dieu
« Je », est la prostitution, la fierté, le carnage : le glacis des parjures patine des mains aptères, tu me pares déjà du vêtement de kénose, oublieuse de l’inintelligible nuit.
Vois ! L’ombilic se tord, ophidien et obscène, ex-nihilo d’écume aux mousseuses rinçures !
De primaires instincts altèrent ta vernissure ; le collectif inerte t’inocule son tournis.

« Je » était mort déjà…


[ Dieu est pire ou plus loin que le mal, c'est l'innocence du mal.] – Georges Bataille


W



1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

"je" est déjà mort.
"je" commence à mourir dès son premier souffle.

Toutes mes félicitations pour cet endroit des plus...Vous.
Merci de nous faire partager les Démons et Merveilles qui sommeillent en vous.

5/10/06 21:05  

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