Les bouges rouges
Faible et fragile. Et quand sous les coups de beat des boîtes bombées de torses, on se démet assoiffé de salive teintée de sang, c’est leurs langues salines que l’on suce. La bière sans mise, démise au point de chute, de courbe, bandée dans l’arc, défense mise à nue. Etre dieu, d’un coup, sans semonce, avec les corps unitaires de l’atmosphère, tringler la terre la bouche en ouverture dans une danse, une transe crispée des mouvements désinhibés et baiser l'espace les mains sur leurs jambes, grippés à leurs culs, les yeux brûlés dans l’enfer de leurs gouffres.
Et les courses au motel, titubant imbibé, avec les infatués marins, les claudicants, les estropiés, les déprimés de l’Europe, le grand foutoir, le sud et l’est comme terres d’espérance à vomir la vengeance dans les passes, ne laisser aucune trace. Et les murs qui suintent le sexe, les râles, les cris étouffés, les douches, les portes qui claquent quand ce ne sont pas les coups.
Vols de hérons dans le ciel haut de Tana avec les rizières en horizon et la misère en couche comme pour baliser l’écho d’une jouissance monétaire. La tête posée contre la fenêtre, le souvenir du sel de leurs bouches. Et se regarder en reculant dans le reflet laissé par la nuit, la nausée collée au bide d’être passé près du gouffre, de la béance de ceux qui déflorent la beauté du monde en l’achetant d’un rire gras.
G.
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