Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

27 septembre 2006


Hommes aux visages éteints


Tu la veux ta baffe Giseyle ?

A l’implorer de te battre, de te fouetter, de te cracher au visage et déposer sur ton faciès hautain de nuit glacé le quolibet de la honte, scarification dans ta chair des souvenirs de domination. Tu l’as castré, je te l’ai déjà dit, mais je le redis, tu l’as castré ton mâle, ton homme, ta vérité de l’homme, celui que tu quémandes dans tes fantasmes de tromperie, sous la forme des voisins ou des percepteurs, impositions ou cachet sur ton derrière, au tampon énergique et brillant de lettres estampillées du foutre chaude-pisse.

Tu t’émancipes mon colibri, tu voles en surplace mais avant tu rampais, tirée par les cheveux, amenée à la grotte pour déflorer ta vertu, ton innocente candeur sanctifié dans l’idéal d’un il vagabond et indépendant, aux bras protecteurs et à la sensibilité écorchée, aux blessures vives mais maîtrisées. Tu veux t’abandonner mais il est là faible et fragile, comme tes copines à chialer sur la disparition des moineaux du centre-ville. Alors tu le secoues, tu lui demandes de te remplir la bouche de doigt, de déchirer tes bas joues pour que ton visage se jokérise, cuter de haut en bas quand tu riras. Tu demandes qu’il te fasse mal, plus loin, plus fort pour te sentir vivre, tu demandes qu’il te frustre, qu’il ne soit pas ton esclave mais tu continues de donner les ordres, tu l’infantilises en le nourrissant de ton sexe sale, tu lui tends comme une carotte. Tu ne pries plus, tu ne crois plus en rien, la fidélité, elle te fait rire autant que lui depuis des décennies.

Tu te greffes une queue ma chérie, tu l’agrémentes de pâtes, tu la modèles, lui donne une taille convenable, tu t’armes d’un gode, tu vas l’accuser de te faire lécher tes copines, de les pénétrer d’un mouvement idiot des hanches avec la ceinture de ta mère. Parfois tu auras même envie de l’enculer ce pauvre type là qui attend ses ordres comme un lion en cage, un lion anesthésié aux calmants, comme ces requins d’aquarium avec ce nageur au milieu qui leur ouvre la gueule pendant qu’ils coulent et dérivent. Glisse ta tête, enfant de l’histoire, viens la poser dans nos mâchoires, joue ton cirque et laisse toi écraser en un coup de dent. Tu crois qu’on la sort par plaisir, qu’elle se vide naturellement dans une volonté pernicieuse de destruction, tu crois qu’on est heureux d’être élan animal tendu vers la conception d’un acte sans but, tu crois qu’on est heureux de n’être qu’un jet, même pas courageux, un jet par saccade, d’être le qui permet la réalisation.

On les porte tes angoisses, on les a fait nôtres. On les ressent tant qu’on ne s’en dissocie plus, certains se refusent à voir que nous ne sommes qu’un à présent et que nous devons avoir envie de baiser nos pairs, nos pairs complexés encore et pour des millénaires des humiliations subies.


G.



1 Comments:

Blogger Ego said...

Nouvelle mâle-étude

Paradoxe de ces contraires supplémentaires
qui de chair, d'affect ou de confrontation
dansent malhabiles, s'attirent tributaires
se cognent répulsifs, ne s'invitent qu'aux jonctions

Géniteurs malgré eux de la notion contraire
n'ayant pour toute portée que l'évidence binaire
d'un cercle et d'un bâton, bien avant cet "eden"
et tout autre légende classant l'hétérogène

De violences primales en conquêtes brutales
le mâle devint le maître et la femelle soumise
à l'image de cieux dépeints "colère et poils"
alors qu’aux noms des dieux on louait cette méprise!

Comme une évidence, l’hégémonie enfla
la femme est réceptacle et l’homme pourvoyeur
la brute maître chez lui, clamant force et honneur
un pouvoir imposé comme un repos de droit
La suite n'est que la fable de ces biens mal acquis
qui ne profitent jamais qu'à ceux qui les dé-robent
jusqu'à ce qu’une justice, aveugle théophobe
s'installe encore timide au pied de mûrs polis

Sous les coups de butoir d’une égalité nue

en les lieux où lumières proclament le respect
on condamne l’homme-poing, on fustige l’indu
on abolit le règne du phallus millénaire

Déréliction urbaine, le mythe au gré des bibles
mises à jour à la semaine de versets féministes
que primates à vif, cernés prennent pour cibles
que nouveaux mâles habiles épluchent opportunistes
s’éteint des vertus en laissant sous les braises
transgressions des justes et perversions d’ascèse

Mais entre deux extrêmes de ce pôle désaxé :
nuancier tremblant de plus ou moins conquis
de nouveaux asservis, de fiers amenuisés
et de loups schizoïdes travestis en brebis

Balises encore instables d'une nouvelle morale
où les valeurs s'astreignent à noyer le poisson
maintenant délesté de sa bouée caudale
et qui frétille mollement se croyant en prison

L'homme nouveau apeuré a perdu ses repères
son fouet, sa direction, mais ce n'est qu'un détail
car l'homme primaire encore hurle à la chimère
fardé du droit divin qui dit femme est entrailles

et on se prend à croire qu'harmonie entre sexe
n'aura l'heur d'être vrai et fertile équilibre
qu'à brûler les racines de ce foutu complexe
qui fait croire qu'être mâle se rapporte au calibre
et on se prend à croire que l'inégalité
cette trop humaine dégénérescence
est le vitreux reflet d’une genèse biaisée
d’un mâle né sectaire et d’une eve à naissance!

F.

4/12/06 14:51  

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