Rêve de violence
J'allais la tuer sans aucun doute, je la tuais pour les milliers d'autres qui avant elle avaient fomenté la mort des combattants mâles, la perte des repères, alors que les chiennes stupides n'avaient au fond de leurs rêves salaces fait qu'implorer la résurgence d'une fange grossière d'hommes barbares et primaires, de primates qui les font se sentir femmes objets, dominées et obsolètes dans leurs tentatives de pouvoir.
Pute, salope, chienne, je te démets la gueule et ma main striées de sang, rainure diabolique sous mon rictus de haine, se ferme en poing pour achever de te rendre à la terre.
G.
2 Comments:
Rétroversion
Je ne t'ai pas assassiné, j'ai fait pire: je t'ai laissé le faire au travers du crime que tu m'as imposé...
J'étais un homme en ce temps là, un homme de silhouette plutôt grêle et chétive. Des yeux caves, un visage anguleux, je portais dans mon être entier cette fragilité. J’en avais une conscience aiguë.
Tu m'as agressé de toute ta charpente pesante, musculeuse, menaçante et belliqueuse, et ce sans raison explicite.
Acculé au sol, je ne succombe pas sous tes coups. Je ne me débats pas. Je n’esquiverai pas un seul geste, même infime.
Je t'observe. Tandis que par une distorsion qui te paraîtrait inconcevable si je t'en faisais part, mon regard plane également au-dessus de nos deux corps enchevêtrés. Une force a chassé mon esprit de la place qu'il occupe et ne m'octroie de lien avec moi-même que celui d'un vieux mécanisme mnémonique...
L’épouvantable ironie d'un sort que tu ne peux te figurer, la voilà : je ne ressens aucune douleur émanant des coups que je reçois de toi, à peine surpris de l’anormalité de ce phénomène.
Pire encore: les stigmates des coups que tu m’assènes apparaissent sur ton visage à toi, tandis que le mien reste intouché.
J’absorbe chacune de tes émotions : ta haine, ta violence, ta perplexité croissante face à une main, la tienne, qui frappe avec une puissance inouïe mais ne marque pas, la douleur issue les coups que tu t'infliges et cet effroi quant à l’idée que je n’existe peut-être que dans ton imagination.
A travers la lucarne de mon regard, tandis que les émotions qui déferlent en moi sont miennes, et tiennes dans une plus grande proportion encore, le sang coule abondamment de ton nez, tes oreilles, ta bouche, ton front, s’égouttent sur mon visage, mon cou, mes épaules… Je suis sali d'un sang qui devrait être mien.
Toi, tu ne t'appartiens plus déjà: mu par cette volonté d’aller jusqu’au bout que rien ne paraît entamer, tu continues de frapper. Tu deviens l’automate (le poing) qui s'abat en cadence avec une hargne indomptable, sur une chair à jamais ferme, espérant vainement que ses coups portent.
Tu meurs pour finir et de ta propre main... Et moi pour l'avoir été depuis déjà longtemps, je trouve dans ce massacre encore de quoi renaître...
C
Il a déjà été fait état d'un masochisme individuel et primaire a déjà été noté par l'homme au cigare cancéreux dans son ouvrage "Pulsions et destins des Pulsions". Le masochisme secondaire, lié également à la "pulsion de mort". Elle se signale en tant que tel lorsque la satisfaction de la pulsion par la jouissance, auto-érotique dans une première approche, se répète exclusivement.
La voix passive qui en devient par la suite un inévitable corrélat s'opère lorsque un sujet émerge du champs de l'Autre ('A') qui est maintenu identifié à l'objet perdu (le-manque-à-être de la plénitude phallique originelle) et peut ainsi jouir du moi et imposer sa volonté. Une identification structurelle qui va transférer la castration donc la souffrance sur l'objet identifié en a' que l'on ne pourra que désirer.
Une forme d'agressivité peut alors se manifester. Elle peut tout d'abord s'appliquer à soi puis à l'autre à partir de ce dédoublement imaginaire qu'on appelle Narcisse.
La pipeuse masquée
Enregistrer un commentaire
<< Home