Ego 4

Ego4 ! [E]crin des [G]ouffres et de l'[O]r - 1 entité poétique, [4] auteurs (F.G.W.C) Poésie en vers ou de verre brisé, désillusion et élévation, irrévérence et nonchalance, prose aérienne ou aencrée dans les entrailles, le maudit et l'espoir, beat et beatitude, la beauté et la ruine...
Communauté du verbe et de la vision, à la recherche du vrai, jusque dans l'horreur, le corps, le lâcher prise, l'abject, la démence, la folie, la perte de contrôle et de repères, le jouir!"

02 mars 2007


Bordel line


C’est pareil, chaque fois c’est pareil, juste d’infimes variations, mais chaque fois c’est pareil. Surtout ne pas rire, surtout ne pas pouffer, et surtout pas chialer.


« Putain »


Sanglée sans respirer que par petits à-coups dans ce triste attirail de pute à bon marché (au fond c’est pas plus mal, j’ai la tête qui me tourne et ça me fait des absences)
Je tourne comme un clébard qui cherche un réverbère, je trace des ornières sur le parquet terni.

J’attends.

Jamais bien longtemps, j’attends juste un instant que le dernier connard négocie sa branlette.
Juste le temps d’une ligne blanche ou grise tracée sur mon miroir de poche, une lingette pour masquer le parfum de plastique de la dernière capote qui a brûlé ma chatte.
Je suis prête, le médiocre ballet peut recommencer.
Je ne regarde pas leur gueule, et surtout pas leurs yeux, c’est éteint et ça suinte la bière qui fait courage pour accoster les filles : après des mois en mer, ils ont la queue tatouée aux empreintes digitales de leurs doigts boudinés.
Y’en a un qui m’a dit qu’il se branlait dans les quartiers de porc, parait que c’est kif kif, c’est juste un peu moins chaud.

Allez, lance-toi, bonhomme, j’en ai dix après toi. Fais pas ta mijaurée, tu veux quoi ? Gicler entre mes seins fanés, me cracher à la gueule ton jus de pine étranglée, ou tu veux t’enfourner ?
Rougis pas, t’es mignon, c’est ta première escale ?
Allez viens on va faire comme si c’était d’l’amour, comme si j’étais la belle qui t’attendait chez toi.

T’as l’air plutôt gentil, ça fait pas d’tort, parce que les autres gars qui cognent mes reins tendus de leurs hanches de taureaux, qui m’arrachent les cheveux en labourant mon con, ceux qui voudraient en plus que je leur dise « c’est bon, t’arrête pas mon chéri, j’aime quand tu me fais l’amour »

L’amour.

« l’amour », à la sauvette entre deux sniffs de coke ou de poppers s’ils veulent en plus me visiter le fion.
Ah oui ceux là aussi, ceux qui au fil de l’eau ont pris goût aux ptits culs des jeunes mousses tout glabres, à même pas vingt ans, c’est de la peau de nana, de dos les yeux fermés, une paluche sur la bouche pour pas entendre gueuler, ça fait presque illusion.
Et le cul déchiré, le sang, la merde mêlés, ça permet de glisser un peu plus, tu l’savais ?

J’ t’ennuie de mes histoires ? Parce que j’en ai des milliers, des souvenirs fétides qui me pourrissent les nuits, parfois je me réveille, dans mon sous-sol puant, toutes ces pattes qui fourmillent sur mon corps qui s’efface, et j’ai beau me laver, ça reste toujours gravé…

Oui tu peux me bouffer la fente, j’aime bien ça, c’est pas tous les jours, d’habitude c’est à sec qu’ils se jettent dans la faille, en crachant juste un peu de salive bien épaisse, au début ça faisait mal, je gémissais un peu, ça les faisait rire aux larmes mes lèvres qui rougissaient, ça faisait plus serré, ça les faisait bander…
Maintenant j’ai la chatte qui reste béante, ouverte, je mouille en automate, marrant, les mécanismes, un jour y’en a un qui m’a dit que c’était pavlovien, j’ai rien pigé tu parles mais le nom était drôle.

Tu bandes à peine, chéri, qu’est ce qu’il y a j’te dégoûte ?
Ah non me fais pas l’ plan du sauveur, du messie, ceux là ce sont les pires, ma copine a eu l’ cas, elle s’est tirée avec un soldat déserteur, paraît qu’il la battait, une pute à domicile aux trous toujours dispo, ça fait rêver, pas vrai, mais ça s’embourgeoise vite, après ça fait fine bouche, ça veut baiser « madame », plus sucer, plus d’ sodo, c’est aussi un réflexe, retour de dignité, paraît.

Bon allez, achève-toi, y a tes potes qui attendent, me fait pas penser à c’ que j’ vivrai jamais, pour moi c’est défilé d’ marins à la bite sale, toi t’auras ta ptite femme qui t’aimera, pas une roulure cassée …

Lève toi je te suce pour te finir, histoire de plus parler. Pas envie de chialer devant tes yeux trop clairs.




W.



2 Comments:

Blogger Ego said...

Elle gît là, m'attendant, indolente et blasée
indifférente au temps, au désir, à l'envie
et je sens ses effluves de mon vit s'emparer
odalisque couchée par ma bourse asservie!

"je te matte et te tâte, j'hume ta soumission
ignorant tes silences, déformant tes apnées
à genoux tu seras, affaissée sans question
tandis que de bonheur, de force je te gaverai!

De tes absences, tu sais, je ferai un soleil
étouffant sans appel tes maigres objections
et dans tes yeux noyés de plaisir sans pareil
rayonnera, je le sais, une lueur de passion
lorsqu'en héros superbe généreux et aimant
je marquerai ta chair de mon tison ardent
en répandant en toi un éclair foudroyant
crachant sur ton dégoût à ton coeur défendant!"

Un ange écoeuré, souillé par les mortels
choisit la déchéance d'un geste sans appel
un éclair foudroyant émascula la bête
coupable et victime de la juste tempête

F.

2/3/07 13:11  
Blogger Gr3nade said...

Il est de belles putains, allumeuses éclairantes, racoleuses palpitantes, qui font rire les matins et sourire les étoiles filantes.
Il est de fragiles icônes, splendides dans leurs imperfections, jalouses et brulantes scorpionnes intriguantes jusqu'à l'obsession petites malingres jouant les connes
Il est des femmes mignonnes, éphémères comme le jour qui leur ressemble, qui toujours papillonnent leurs éternels amours Fébriles comme des nonnes
Il est d'inssouciantes coupables d'irresponsables ardeurs totalement inconscientes : poupées amnésiques de la peur cillant en innocentes.
Il est des femmes idéales, légères et aériennes vestales ondulant sur un pied d'estale leur danse des voiles et devêtues grandes dans leur ptite vertue.
Il est des princesses de la nuit gardant des secrets bien enfouis sphinx combattant l'ennui dissimulant de beaux butins derrières leurs seins mutins
Il est de belles maitresses qui mélangent liesse, ivresse avec quelques larmes de tristesse une pincée d'leur tendresse dans des jarres de détresse
Telles des magiciennes-artistes, ces savantes alchimistes savent créer les illusions provoquer les vibrantes pulsions aux coins des yeux humides au coeur des cons arides à l'âme des fous avides et des poètesses vides.

26/4/07 19:03  

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